Il m'arrive si souvent
De maudire cette nature qui est mienne
Cette mélancolie latente
Qui ne s'éteint pas
Qui est toujours là
Comme le bruit au fond du jardin
Presque imperceptible
De la rivière qui coule
Comme mes larmes qui roulent
Cette sensibilité
Teintée d'empathie
Qui me fait gémir aux cris et aux pleurs
De ces autres qui souffrent
Ici, là-bas, quelque part.
Qui me fait pleurer
Pour une simple mélodie.
Cette certitude qui m'étreint
De ne pas être de ce monde,
De ne pas pouvoir y survivre
Polluée de cynisme
De trop de dureté,
De tant de fausseté
Qui me font mal et m'enragent
Oui, il m'arrive de maudire
Tout ce qui me rend si perméable
Aux courants qui traversent
Et le monde et les autres.
Devrais-je rendre grâce pour cette nature qui est mienne ?
Au-delà de l'horreur.
Par delà les douleurs
Ne pas renoncer à une tendre folie
A la douceur des caresses
A l'élan fraternel
Cette sensibilité insensée qui me fait rire aux éclats,
Qui me fait glousser de plaisir,
Me fait jouir d'une musique, d'un simple regard, d'un simple sourire
Me donne envie encore et toujours de faire, d'écrire, de partager, de donner
Cette capacité à la vie qui transcende toutes mes morts passagères, qui finalement me donne la force de l'espérance.
Et soudain voilà que j'ai peur
De n'y être plus tout à fait
D'avoir été trop abimée, blessée,diminuée
Je veux redevenir
Libre et en paix
Je veux croire
Que m'attendent encore
Mille et une merveilles
...
Zirtaeb Onamaac