• A sens unique ?

    Aimer, toujours aimer, encore aimer.

    Donner, toujours donner, encore donner.

    Dire oui, toujours dire oui, encore dire oui.

    Être généreux, faire preuve d'abnégation, se sacrifier...

    Que cachons-nous parfois derrière notre propension à donner et donner encore ?

    Donner parfois est si simple quand on ne sait pas recevoir, quand on ne s'autorise pas à recevoir.

    Cela ne révèle-t-il pas le même déséquilibre que de toujours prendre sans savoir donner ?

    Faire preuve d'égoïsme envers soi est aussi néfaste que de faire preuve d'égoïsme envers les autres.

    Que révèle ce schéma souvent répétitif ?

    Nous nous savons capables d'aimer, mais nous savons-nous capables d'être aimé ? Nous savons-nous aimables ?

    De manière inconsciente ou consciente nous nous souvenons de blessures qui nous ont été faites. De mots prononcés par des parents, enseignants, amis, tant de personnes aux quelles nous nous sommes attachés et qui ont incrusté dans nos croyances profondes que nous ne pouvons être aimé par ceux ou celles qu'on aime sans devoir sacrifier quelque chose de nous-même, sans obtempérer à leurs attentes, sans devoir faire quelque chose pour être digne de leur amour.

    On intègre la peur du rejet, de l'abandon qui n'est apaisée que par une amputation de soi.

    Un acquiescement perpétuel révèle juste la croyance inconsciente qu'il nous faut vivre en martyrs pour devenir dignes d'amour, bons, valables.

    Ça n'a plus grand chose à voir avec la générosité.

    La générosité ne réside pas que dans le savoir donner, elle réside également dans le savoir recevoir. Sinon c'est un monologue auto centré qui ne cherche pas réellement à satisfaire l'autre mais plutôt à faire taire nos peurs profondes.

    Accepter de se perdre dans la quête de l'amour d'un autre, ou l'approbation d'un autre, l'amitié, la valorisation d'un autre, est une forme de négation de ce qui fait la nature même d'un amour, d'une amitié ou d'une valorisation sincères, respectueux et rassurants.

    Au-delà de tout, c'est une négation de soi, et si on se nie, que reste-t-il de nous à aimer, apprécier, valoriser ?

    Accepter d'entrer ou de poursuivre une relation, amoureuse, amicale, professionnelle alors qu'elle est déséquilibrée, que la relation ne nous fait aucun bien, ne nous permet pas de nous sentir, libres, paisibles, épanouis revient à se déverser dans une terre aride jusqu'à s'assécher soi-même.

    Aimer inconditionnellement n'est pas accepter d'être mal aimé. Chercher à être accueilli, reconnu, valorisé ne veut pas dire qu'il faut consentir à être d'abord nié, dévalorisé, maltraité.

    Si nous ne pouvons attendre de l'autre qu'il se modifie, qu'il se module en fonction de nos besoins, nous ne pouvons nous l'imposer à nous même.

    Respecter l'autre doit aussi passer par le respect de soi, la reconnaissance de notre être, l'acceptation de notre propre valeur et de notre droit à être aimé, apprécié, valorisé.

    Et il est là le nœud de bien des déséquilibres.

    Savons-nous respecter, aimer et prendre soin de nous-même ? Nous donnons-nous le droit de répondre à nos propres besoins vitaux de liberté, amour, élévation.

    Acceptons-nous d'être l'objet et le réceptacle de l'amour, de l'admiration, de la reconnaissance ?

    Quelle est la valeur de notre amour, de nos dons, de nos "oui" s'ils ne sont que le reflet de nos jugements et de l'amour atrophié qu'on se porte à soi-même ?

    Celui qui donne mais ne sait pas recevoir, refuse de recevoir, n'exige pas de recevoir s'expose à des relations toxiques, des relations desséchantes et frustrantes.

    Il est donc important de trouver la voie de l'équilibre , du respect mutuel qui ne peut s'appuyer que sur l'amour et le respect de soi.

    S'aimer soi-même n'est pas qu'affaire d'accepter son corps, son apparence, de reconnaitre ses talents, et arrêter de se juger soi-même ou exiger d'être respecté pour ses choix et ses actes, c'est avant tout affaire de se reconnaître source d'amour tout autant qu'écrin d'amour à recevoir.

    S'aimer soi-même c'est se savoir méritant par nature et non par les faits.

    Nous n'avons rien à faire d'autre qu'être nous-mêmes et cela implique de savoir dire oui aux autres sans se dire non à soi.

    C'est savoir donner à bon escient, c'est savoir accueillir le don, l'aide ou l'attention de l'autre et se savoir aussi légitime à recevoir qu'à donner.

     

    Zirtaeb Onamaac

     

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